1er Novembre 1954
Fondé le 10 octobre 1954 en Algérie,
le FLN apparut publiquement le 1er novembre 1954 pour engager une lutte de
libération nationale contre la « France coloniale », présente depuis 1830, et
pour la création d'un État algérien démocratique et populaire.
Il a été créé à l'initiative du
Comité révolutionnaire d'unité et d'action (CRUA), en appelant à l'union de
toutes les forces politiques nationalistes pour la lutte de libération du pays.
Il est composé par ceux qui deviendront les six « chefs historiques » du FLN :
Krim Belkacem, Mostefa Ben Boulaïd, Larbi Ben M'Hidi, Mohamed Boudiaf (chef de
l'État en 1992), Rabah Bitat et Didouche Mourad.
Sa première apparition se traduisit
dans les faits par des attaques plus ou moins désordonnées contre l'armée
française, installations militaires, commissariats, entrepôts, équipements de
communications, et des bâtiments publics, principalement dans les régions des
Aurès et de la Kabylie. Ces attaques, qui prirent par la suite le nom de Toussaint
rouge, s'accompagnèrent de la déclaration dite du « 1er novembre 1954 », dans
laquelle le FLN invitait le peuple d'Algérie à s'associer à la « lutte
nationale ». Le front nationaliste algérien est le premier mouvement
nationaliste à user de la violence et l'adoptant comme mode principale
d'action. Il marquait ainsi une rupture avec les autres mouvements tels que
l'Union démocratique du manifeste algérien (UDMA) de Ferhat Abbas, le Mouvement
national algérien (MNA) de Messali Hadj ou encore l'Association des oulémas
musulmans algériens. Cependant, en mai 1955, Ferhat Abbas rejoint le FLN dans
sa lutte pour l'indépendance. Des attaques furent organisés par le FLN (Front
de Libération Nationale) contre les colons européens d'Algérie. Une trentaine
d'attaques plus ou moins désordonnées ont lieu le jour de la Toussaint dans
tout le territoire algérien. Le bilan est de sept morts.
Le FLN était doté d'une branche
armée, l'Armée de libération nationale (ALN), dotée d'un état-major ainsi que
d'une organisation militaire par laquelle les zones de combat furent divisées
en 5 régions militaires. L'armement provenait essentiellement d'Égypte et était
acheminé via le Maroc ou la Tunisie. À partir de 1958, les combattants FLN
étaient suffisamment bien équipés et entraînés pour mener une guerre de
guérilla3. Devant la forte répression des forces françaises, les dirigeants de
la rébellion durent constituer des dépôts d'armes en territoires tunisien et
marocain. Lorsque la France renforce le contrôle des frontières et installe les
lignes Challe et Morice, une grande partie de l'armement n'est pas acheminé. Il
en résulte, à la fin du conflit, une armée des frontières du FLN surarmée, qui
échappait le plus souvent aux forces françaises, et des « moudjahidine » du
maquis en Algérie presque sans équipement.
Le mouvement se structura ensuite
grâce notamment à la plate-forme politique du Congrès de la Soummam d'août
1956, organisé principalement par Abane Ramdane lui même représentant le FLN
durant le congrès, qui donnait un statut pour l’armée de libération nationale
devant se soumettre aux « lois de la guerre » et des instances politiques
dirigeant la « Révolution », et affirmait la « primauté du politique sur le
militaire et de l’intérieur sur l’extérieur ».
En continuité avec cette
construction institutionnelle fut créé le gouvernement provisoire de la
République algérienne (GPRA) pour parachever la mise en place des institutions
de la Révolution et la reconstruction d'un État algérien moderne. Ce
gouvernement provisoire, qui donnait une reconnaissance internationale au
mouvement, avait mis les autorités françaises devant le fait accompli,
autorités qui finirent par négocier, après que le Général de Gaulle l'eut
décidé.
Selon Louis Joxe, les attentats du FLN ont causé dans la population
civile 19 166 tués (dont 2 788 Européens et 16 378 musulmans) et 21 151 blessés
(dont 7 541 Européens et 13 610 musulmans).
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