Extraction de l'huile brute
Table des
matières
Soumis par
R. ABOUTAYEB le mer, 19/01/2011 - 15:26
Introduction
L'huile
brute désigne l'huile non raffinée, elle peut être obtenue selon 2
procédés :
- Physique : Par l’application d’une pression
- Chimique : Par extraction au solvant.
Extraction par pression
Il existe
deux types de procédés d’extraction par pression : Le procédé discontinu
et le procédé continu. Le premier procédé utilise des presses hydrauliques de
type Marseillaises, Anglo-américaines ou à cages. Le deuxième procédé utilise
des presses mécaniques composées généralement de deux vis sans fin ; la
première vis conduit les graines vers un cylindre perforé et la deuxième permet
l’extraction de l’huile par pression.
L’huile
obtenue par pression est dite de première pression. Le tourteau rejeté contient
encore une partie plus au moins importante de l’huile résiduelle. Cette
dernière peut être extraite par solvant ou par pression après chauffage du
tourteau ; cette huile est communément appelée huile de seconde pression.
Procédés discontinus par presses hydrauliques
Les presses
hydrauliques ne sont plus guère utilisées que dans certains cas particuliers et
pour des productions pratiquement artisanales. Parmi ces presses, on distingue
plusieurs types.
- Presses Marseillaises :
Les graines
sont enfermées dans des sacs appelés « scourtins ». Ces sacs sont empilés les
uns sur les autres et séparés entre eux par des plaques de tôle. Sous la
pression, qui peut atteindre 250-300 kg/cm2, l'huile filtre à
travers les scourtins et s'écoule sur le plateau inférieur puis dans un
récipient. On obtient ainsi une huile dite de première pression.
L'opération
terminée, les scourtins sont enlevés, les tourteaux sont concassés et broyés
et, après chauffage, sont remis en scourtins et soumis à une 2ème
pression.
b)
Presses Anglo-américaines :
Tout comme
les presses marseillaises, ces presses sont ouvertes; elles présentent
toutefois l'avantage d'utiliser de simples surfaces filtrantes repliées
sur le produit à traiter et qui sont d'un entretien plus facile que les
scourtins.
c)
Presses à cages :
Ces presses
sont de type fermé et elles permettent d'atteindre des pressions de l’ordre de
500 kg/cm2. La matière y est reçue dans de grands récipients
métalliques cylindriques (cages), dont le fond est fermé par le plateau inférieur
de la presse hydraulique et dont les parois sont constituées par des barreaux
métalliques verticaux juxtaposés et très rapprochés, ou par une enveloppe
continue également métallique perforée d'une multitude de petits trous.
Procédés continus
Les procédés
continus (Figure 4) sont maintenant à peu près les seuls utilisés en huileries
industrielles. A cet effet, on emploie des presses à cages métalliques
filtrantes. La graine broyée y est introduite et y est comprimée par une
combinaison de vis sans fin à pas dégressif nommé « arrangement »
tournant à vitesse généralement lente.
Un cône,
dont on peut régler la position, délimite à l'extrémité de la cage un espace
annulaire plus ou moins rétréci et par lequel sort le tourteau. Le réglage du
cône, le choix de l'arrangement, la vitesse de rotation sont des facteurs
déterminants du degré d'épuisement du tourteau.
Une cage de
presse moderne est divisée en sections. Les barreaux sont séparés les uns des
autres par des petites cales calibrées en acier. L'espacement entre les
barreaux n'est par le même pour les diverses sections de la cage. Il varie en
outre suivant la nature de la graine triturée et la façon dont on fait
travailler la presse.
De la
disposition de ces divers éléments entre eux, et aussi du choix du pas de vis
et de la vitesse de rotation de l'arbre, dépendent le rendement de la presse et
son utilisation.
Traitement des fruits à pulpe
Les
principaux fruits oléagineux que l'on traite couramment sont les fruits du
palmier et d'olivier.
a) Extraction
de l’huile de palme :
En premier
lieu, il convient de signaler la fragilité de ce produit et sa conservation
difficile. Les régimes de palme doivent être stérilisés dans le plus bref délai
afin d'éviter toute hydrolyse enzymatique de l'huile qu'ils contiennent. Cette
opération se fait dans les autoclaves chauffés à la vapeur à un barème de 100°C
pendant 30 minutes.
Après cette
cuisson-stérilisation, les régimes peuvent être stockés sans subir d'altération
pendant 12 heures environ. Puis ils passent sur un égrappeur qui sépare les
fruits des rafles résiduaires. On procède ensuite à l'extraction de l'huile.
Deux cas
peuvent se présenter :
- Si la coque du noyau est suffisamment épaisse, on procède à l'extraction de l'huile au moyen d'une presse hydraulique ou d'une presse continue. On obtient alors une émulsion d'huile et d'eau et une masse constituée de fibres et de débris cellulosiques de laquelle seront séparés les noyaux.
- Si la coque du noyau est mince et risque de se casser on peut extraire l’huile par centrifugation. L'huile obtenue est mieux débarrassée des particules solides que dans les cas précédents. Ce mode de traitement convient parfaitement pour les petites et moyennes productions.
Il reste à
signaler qu’il existe un procédé qui consiste à extraire l'huile de palme par
dilacération de la pulpe et entraînement de l'huile par lavage à l'eau chaude. Les fruits sont introduits dans un malaxeur chauffé à la vapeur à 100°C. La pulpe est déchirée et l'huile s'en échappe. On introduit ensuite de l'eau chaude qui lave la fibre résiduelle.
dilacération de la pulpe et entraînement de l'huile par lavage à l'eau chaude. Les fruits sont introduits dans un malaxeur chauffé à la vapeur à 100°C. La pulpe est déchirée et l'huile s'en échappe. On introduit ensuite de l'eau chaude qui lave la fibre résiduelle.
b)
Extraction de l’huile d’olive :
Il existe
différentes variétés d'olives : les olives de table et les olives destinées à
l'huilerie. La teneur en huile de ces dernières varie de 15 à 25 % avec une
teneur en eau de 40 à 50 %.
La qualité
du produit obtenu dépend avant tout de la rapidité du traitement. Il est donc
nécessaire de stocker très peu de temps les fruits après la récolte. Il faut
éviter aussi de choquer ou de blesser les fruits au cours du ramassage,
manutention et des manipulations. Tout choc ou blessure est susceptible
d’affecter négativement la qualité de l'huile renfermée.
En général
le schéma classique de la production est le suivant :
- triage et lavage des fruits ;
- broyage ;
- malaxage ;
- extraction de l'huile puis
- séparation des phases.
Extraction par solvant
L'extraction
par solvants des huiles et graisse est essentiellement réalisée
industriellement en mettant en contact la matière oléagineuse à traiter avec un
solvant approprié. On obtient ainsi une solution d'huile dans le solvant ou
miscella dont la concentration varie suivant la qualité du solvant et la
richesse en huile de l'oléagineux traité.
Ce miscella,
après filtration et concentration, est soumis à l'action de la chaleur dans un
évaporateur puis dans une colonne finisseuse sous vide comportant une injection
de vapeur pour l'élimination totale des dernières traces de solvant. Les
vapeurs ainsi produites sont condensées dans des appareils classiques et
l'huile obtenue est refroidie et stockée en attendant le raffinage.
Le solvant
condensé est recueilli dans un séparateur où il est débarrassé de l'eau
provenant de la vapeur injectée et de l'humidité des produits traités.
Les farines
d'extraction retiennent toujours une quantité de solvant assez importante, que
l'on récupère dans des appareils sécheurs. Là aussi, les dernières traces de
solvant sont chassées à l'aide de vapeur vive ou sous vide plus ou moins
poussé.
Les solvants
Parmi les
solvants utilisables, nous pouvons citer plusieurs types : les dérivés du
pétrole, les solvants chlorés et les alcools. Cependant, l’utilisation de l’un
ou l’autre peut être autorisée ou interdite par la réglementation de certains
pays. En Europe, L’utilisation des solvants comme auxiliaires technologiques
régie par la directive 88/344/CEE, du 13 juin 1988 relative au rapprochement
des législations des États membres concernant les solvants d’extraction
utilisés dans la fabrication des denrées alimentaires et de leurs ingrédients
a) Les
dérivés du pétrole :
Le solvant
le plus utilisé est l'hexane, molécule apolaire. Cette extraction repose sur le
principe suivant : les composés apolaires comme les corps gras sont insolubles
dans les composés polaires comme l'eau, mais solubles dans les solvants
apolaires tels que l'hexane.
Le point
d'évaporation de l'hexane étant inférieur à celui des matières grasses à
extraire, il est donc très facile de séparer ces deux composés en chauffant
leur mélange.
b) Les
solvants chlorés :
Les
hydrocarbures présentent malheureusement l'inconvénient d'être inflammables et
de donner, avec l'air, des mélanges explosifs. On a donc recherché pour le
traitement, de certaines graines ou tourteaux, divers solvants chlorés
ininflammables, parmi ces derniers, le trichloréthylène bouillant à 87°C sous
la pression normale, a été employé. L'efficacité de ce solvant s'est révélée
supérieure à celle de l'hexane pour des températures de l'ordre de 55 °C. En
contrepartie de cet avantage, il convient de signaler que le trichloréthylène
dissout non seulement les matières grasses mais encore de très grosses
quantités de gommes, mucilages, phosphatides et pigments colorés, contenus dans
les graines oléagineuses. Son point d'ébullition est, en outre, nettement plus
élevé que celui de l'hexane, ce qui oblige à chauffer davantage au cours de la
distillation des miscellas.
Il en
résulte que les huiles extraites à l'aide de ce solvant sont généralement plus
foncées que celles obtenues par l'hexane. Elles se révèlent très souvent
difficiles à les décolorer et les pertes au raffinage sont, par conséquent,
plus élevées.
D'autre part,
la plupart des solvants chlorés, comme le trichloréthylène, doivent être
stabilisés avant l'emploi car les vapeurs présentent des dangers de corrosion
auxquels n'échappe pas le matériel même construit en acier inoxydable.
c) Les
alcools :
L'alcool
éthylique a été utilisé industriellement surtout pour l'extraction de l'huile
de soja mais malgré les avantages considérables présentés par ce solvant, il
demeure peu employé à cause des contraintes administratives et fiscales.
L'isopropanol
peut également être utilisé mais son prix relativement élevé par rapport aux
autres solvants comme l’hexane limite leur demande.
Extraction discontinue
a)
Extracteurs fixes :
Ces
extracteurs fixes se composent d'une cuve cylindrique verticale étanche
comportant un plancher filtrant à la partie inférieure, un orifice de
chargement à la partie supérieure et un tampon de décharge situé latéralement
juste au niveau du plancher filtrant. Une injection de vapeur sous le plancher
filtrant au travers de la masse de produit épuisé permet la récupération du
solvant et le séchage de la farine.
Certains de
ces appareils sont encore en fonctionnement mais ne sont plus guère utilisés
que pour des petites productions. Ils présentent l'inconvénient de donner des
taux d'épuisement irréguliers par suite de la création de passages
préférentiels du solvant dans la masse en traitement, et nécessitent, en outre
une manutention pénible pour leur déchargement.
b)
Extracteurs rotatifs :
Ces
appareils sont constitués par une cuve cylindrique horizontale reposant sur des
galets de roulement permettant ainsi la mise en rotation de l'appareil et de
son contenu.
A
l'intérieur, des éléments filtrants, composés de tubes recouverts d'une toile
filtrante. La mise en relation de l'appareil évite les inconvénients des
extracteurs fixes, ainsi que le colmatage trop rapide des surfaces filtrantes.
Un chauffage
par double enveloppe et par tubes chauffants intérieurs assure le séchage de la
farine après extraction.
Extraction continue
Le principe
de l'extraction continue consiste à assurer, dans un appareil, le déplacement
de la matière traitée et celui du solvant, de telle sorte que cette matière
s'appauvrisse régulièrement en huile, tandis que le solvant se transforme en
miscella de plus en plus concentré. Ce résultat est atteint par une marche à
contre courant.
a) Appareils
à immersion :
Parmi les
appareils à immersion, on peut signaler tout d'abord l'appareil
« Hildebrandt » qui fut pratiquement l’un des tous premiers
extracteurs continus (Figure 5).
Cette
machine se compose de deux tours verticales cylindriques équipées
intérieurement, chacune, d'une vis transporteuse. Les deux tours sont reliées
par la base grâce à une autre vis. Ces vis sont perforées et tournent à une
vitesse régulière.
Les graines
sont introduites par un distributeur dans la tour la plus basse et sont
entraînées lentement vers le bas par l’intermédiaire de la vis. La vis
inférieure reprend la matière et la dirige vers le bas. Le solvant est
introduit à la base de la colonne et parcourt cette dernière de bas en haut en
s’enrichissant en huile tandis que la matière traitée, amenée au sommet,
descend par gravité en s'appauvrissant progressivement. La base de la colonne
est en communication avec un élévateur étanche qui remonte la matière jusqu'à
une hauteur située au-dessus du niveau de la tête de la colonne, ce qui lui
permet de s'égoutter avant d'être introduite dans les tubes sécheurs. Le
solvant frais est amené, à l'aide d'une pompe, un peu au dessous de la sortie
de l'élévateur du solvant. Il achève l'extraction en descendant par gravité à
contre courant de la matière avant d'entrer au bas de la colonne.
b) Appareils
à percolation :
Ces
extracteurs étaient alors construits d'une enveloppe métallique de 15 à 20 m de
hauteur à l'intérieur de laquelle se déplacent lentement des paniers perforés
de grande dimension.
Dans ces
extracteurs, la matière à extraire est amenée successivement dans chaque
panier et soumise, sans sortir de son récipient, à l'action du solvant jusqu'à son déchargement après égouttage.
panier et soumise, sans sortir de son récipient, à l'action du solvant jusqu'à son déchargement après égouttage.
Les
miscellas de concentrations diverses sont recueillis au fond de l'extracteur,
divisé en 7 compartiments de section horizontale variable. Leur circulation
s'effectue à l'aide de pompes et de rampes d'arrosage, de façon que le miscella
d'un compartiment quelconque soit amené à la rampe d'arrosage située au-dessus
du compartiment voisin dans le sens opposé à celui du déplacement des cellules.
On réalise ainsi une circulation à contre-courant.
c) Le
procédé FILTREX
Ce procédé
procède par filtration et extraction. L'opération est effectuée en deux temps,
tout d'abord dans un mélangeur, puis à contre-courant dans un filtre rotatif
horizontal fonctionnant sous vide.
Dans le 1er
temps, l'extracteur cylindrique qui comporte intérieurement un dispositif
assurant une agitation modérée et un avancement de la matière à traiter, est
mis en contact avec un miscella partiel venant du filtre rotatif. Le mélange
boueux sortant de cet appareil est déversé en continu sur la surface horizontale
du filtre rotatif. Cette surface est constituée par une toile métallique fixée
sur un plateau tournant régulièrement à l'intérieur d'une enveloppe étanche et
dont la partie inférieure est divisée en plusieurs secteurs.
L'évacuation
de la matière épuisée se fait à l'aide d'une vis raclante disposée suivant le
rayon de l'appareil. Le drainage de la matière entre chaque lavage et à la fin
de l'opération est facilité par l'utilisation d'un vide léger (pression allant
de 75 à 460 mm de mercure). Le miscella final, contient en général environ 30%
d'huile.
Récupération de l'huile du miscella
Quel que
soit le type d'appareillage utilisé, nous nous trouvons, en fin d'opération, en
présence, d'une part, d'un miscella plus ou moins riche en huile et, d'autre part,
d'une farine d'extraction encore toute imprégnée de solvant qu'il faut
récupérer.
Pour ce qui
est du miscella on commence par le filtrer, soit grâce à un dispositif propre à
l'appareil d'extraction lui-même, soit dans un filtre à miscella spécialement
conçu et caractérisé par une étanchéité efficace et un décolmatage automatique.
Le miscella
filtré est ensuite distillé dans un appareil à un ou plusieurs effets, l’huile
brute obtenue est envoyée dans une colonne finisseuse dans laquelle elle est
débarrassée des dernières traces de solvant par l'action conjointe du vide et
d’une injection de vapeur d’eau.
Après
égouttage, les farines d’extraction sont envoyées dans une série de tubes
sécheurs dans lesquels circule à contre-courant soit un gaz inerte soit de la
vapeur. A leur sortie de la colonne, les tourteaux sont acheminés vers un
appareil tubulaire de séchage complémentaire qui ramène la teneur en eau à la
normale.
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